LE PERMIS EST TROP CHER
QUELLES SOLUTIONS ?
Permis de conduire trop cher un refrain bien connu depuis des années.
Le permis de conduire est considéré comme un outil indispensable à la mobilité, à la capacité de travailler, dans notre société il est indispensable de l’avoir, surtout dans les zones rurales. Il est évident que cela représente un budget important pour les familles et qu’il est normal que la société se penche sur ce sujet.
Toutefois il est essentiel de rester le plus objectif possible. En 2014 on nous annonçait un coût du permis à 1500€, soit dans la moyenne Européenne. Voir en page 3 du dossier de presse du ministère de l’intérieur.
dossier-de-presse-reforme-du-permis-de-conduire-septembre
Voilà qu’en 2019 on nous annonce un coût de…1800€, soit une augmentation de 20% en 4 ans ! Effectivement, vu comme ça, c’est scandaleux. Sauf que je suis certain que les écoles de conduite n’ont pas augmenté leurs tarifs, en tout cas certainement pas de ce niveau. On se fout de nous !
L’UNIC en se basant sur les observatoires des prix, publié chaque mois par La Tribune des Auto-Ecoles, a calculé que le prix moyen d’une leçon de conduite en France est de 39€ ! Donc pour arriver à un prix moyen de 1800€ cela signifie que les élèves prennent en moyenne 47 heures de leçons. Cela me parait beaucoup.
Reconnaissons tout de même que, en regard du pouvoir d’achat des français, le coût est trop élevé.
Comment l’Etat peut-il réduire le coût du permis de conduire ?
La recette qui consiste à tenter d’augmenter le taux de réussite n’a pas donnée de résultats satisfaisant. Annoncer que le manque de places, réel, est un facteur aggravant du coût est une vérité, mais même en augmentant considérablement le taux de réussite cela ne changera pas profondément le problème. Nous voyons bien qu’après la réforme de 2014 nous revenons sur le sujet.
A mon avis l’Etat à quatre pistes pour s’attaquer à la réduction du prix :
- Augmenter le pouvoir d’achat des ménages par l’augmentation des salaires et des baisses d’impôts.
- Réduire la fiscalité relative à la formation du conducteur
- Réduire le coût du travail pour les professionnels de l’enseignement
- Ubériser la profession pour l’amener vers l’autoentrepreneuriat et avoir des travailleurs pauvres au service du public.
- Augmenter le pouvoir d’achat…. L’Etat ne peut pas agir sur les salaires et n’arrive pas ou ne veut pas réduire les impôts. Cette piste est donc éliminée.
- Réduire la fiscalité…… Une TVA à 20% sur la formation est un scandale, mais là encore lors de nos entretiens nous voyons bien que ce sujet est tabou.
- Réduire le coût du travail…. C’est un sujet bien plus large que celui du permis de conduire. Mais il est évident que dans ce pays le coût de la main d’oeuvre est excessif, et notre profession de services supporte des charges phénoménales.
- Ubériser la profession….. Voilà la solution qui correspond à l’idéologie Macroniène, supportée par La REM qui voit dans le numérique la modernisation.
L’Uberisation comme avenir de la société et comme solution au pouvoir d’achat.
En tout cas c’est bien vers cela que l’on veut nous amener. Evidemment ce n’est pas dit, pas écrit. Mais quand madame Françoise DUMAS, ancienne socialiste repentie, propose d’orienter la profession vers le tout numérique en favorisant les plateformes, c’est bien de cela qu’il s’agit, car derrière il y a le développement des autoentrepreneurs.
Et cela est bien dans l’idéologie de monsieur Stanislas GUERINI, fondateur de La REM et qui développe le concept de « start up nation », comme si un pays serait une start up. Vous verrez que bientôt, s’ ils le peuvent, ils proposeront de licencier les français récalcitrants comme de vulgaires salariés.
Ne nous y trompons pas le président Macron préfère avoir une foultitude de travailleurs pauvres que des chômeurs. Comprenons qu’en développant l’autoentrepreneuriat le pouvoir règle, aussi, le problème des retraites qui devient le problème de chacun des autoentrepreneurs et non plus de la collectivité nationale. Donc on règle deux problèmes (chômage et retraites) qui ont fait tomber tous les présidents lors des dernières élections. c’est en tout cas mon avis.
C’est donc bien contre cette ubérisation à marche forcée que nous devons nous battre et rien d’autre ne doit compter.
Et que chaque français qui critiquera nos actions sache que tôt ou tard sa profession sera elle aussi passée au pilon de l’ubérisation. C’est bien face à un choix de société que nous sommes confrontés.
L’ubérisation c’est une société dans laquelle quelques personnes s’enrichissent énormément grâce aux esclaves modernes qui travaillent sans protection sociale. C’est le développement de la précarité des masses pour le bien être d’une minorité. Macron l’a bien dit il y a quelques années, il veut des milliardaires, mais pour un milliardaire il faut combien de pauvres ?
Ramener à notre profession pour deux milliardaires possesseurs de plateformes il faudra 50 000 nouveaux pauvres, c’est à peu près ce que représente en terme d’emplois les écoles traditionnelles.
regardons les chauffeurs Uber comment en trois ans ils ont compris la duperie du mirage de autoentrepreneuriat.
C’est à ce niveau que nous devons amener le débat.
Mais notre disparition programmée et voulue fera-t-elle baisser le coût du permis ? J’ai bien écris « voulue » car madame Françoise DUMAS a eu cette phrase significative en nous présentant son rapport, je cite : « dans ce système vous pourrez y trouver une place. » Tout est dit « nous pourrons », elle oublie juste que la place nous l’avons depuis bientôt 100 ans.
70% de taxes et impôts ! On en parle pas ?
Il sont gonflés nos politiciens, ils votent des impôts, des taxes et après ils viennent dire que la vie est chère. et comme ils ne savent pas ou ne veulent pas réduire la pression fiscale ils détruisent le pacte social pour lequel nos anciens se sont battus.
C’est cela que nous devons dénoncer : l’incapacité de nos gouvernants à réduire la pression fiscale.
Pour réduire la pression fiscale l’UNIC a fait des propositions, entre autres :
- Baisse de la TVA à 5,5%
- Défiscalisation des 20 premières leçons de conduite
- Un chèque formation pour ceux qui ne paient pas d’impôt
- Création d’un chèque sécurité routière offert par les entreprises à leurs salariés pour financer la formation au permis de conduire, chèque exonéré de toute charge sociale.
SI LE PRIX EST SI CHER C’EST QUE L’ETAT EN EST LE PREMIER BÉNÉFICIAIRE.
IL N’Y A PAS A TORTILLER, LE TEMPS EST VENU DE NOUS BATTRE ET LE 11 FÉVRIER DEVRA NÉCESSAIREMENT AVOIR DES SUITES
Merci pour cette lettre, je vais il faut la publier de partout
Publiez publiez. La seule chose que je demande c’est que la source soit citée. Merci
Bonjour Philippe,
Belle analyse. J’y ajouterai, histoire de concaincre les français de la duperie de nos dirigeants, que l’Etat a durci le contrôle technique, contraignant les jeunes à acheter des voitures récentes et a aumenté le carburant « du pauvre » en l’occurence le Diesel.
Où est la logique ? Et on nous parle de mobilité ? 200€ de gain sur un permis et 2000€ de perte pour une voiture récente sans compter le budget carburant…..
Bonjour Philippe : le « calcul » des 47h de formation en moyenne me paraît un peu simpliste car il exclu les frais administratifs et autres forfaits code
PERMIS TROP CHER ?!? Oui mais, pour qui ???
A tous les politiques, médias et autres cancrelats carriéristes, il faut opposer la réponse suivante : oui le permis est trop cher pour la majorité des requérants faute de revenus suffisants pour financer eux-mêmes une formation obligatoire mais pas assez cher pour permettre aux écoles de conduites de dégager des marges suffisantes pour vivre décemment de leur activité !
En fait, quoiqu’on dise, le permis n’est pas assez cher, loin de là !
Si l’on compare avec d’autres domaines de formation, pour qu’un établissement génère une marge suffisante, il faudrait, à la louche (!), proposer des formations aux alentours des 2500 à 3000 € minimum pour les 20 heures obligatoires soit 150 à 200 € de l’heure…
Reste à se pencher sur l’épineux problème du financement me direz-vous !
Pas de souci !
Le permis de conduire est le droit d’accès au monde fabuleux des automobilistes, grands consommateurs de véhicules, de pneumatiques, de carburant, d’assurance, etc.
Quitte à se labelliser, pourquoi ne pas créer un label déterminé avec ces acteurs du monde de l’automobile tels que les constructeurs, les pétroliers, les assureurs qui financeraient tout ou partie des formations ?
Après tout, mis-à-part le détenteur du permis de conduire lui-même, qui tire profit de nos formations ?
De plus, il parait évident aujourd’hui que nous n’avons pus rien à attendre des pouvoirs publics, plus préoccupés comme tu disais de résorber le nombre de chômeurs et d’évacuer le problème des retraites.
C’est à nous de provoquer l’émergence de ce nouveau système en augmentant massivement nos tarifs !
Ainsi mis devant le fait accompli, les pouvoirs publics n’auront comme solution que d’inviter les constructeurs, pétroliers et assureurs à mettre la main à la poche ou de réfléchir à de vrais systèmes de financement pour permettre à la population d’obtenir ce précieux sésame…
Quant aux places d’examens, je fais confiance à des entreprises comme PSA, RENAULT, AXA, ALLIANZ, TOTAL et autres pour rappeler à l’ordre la DSR qui gère ses effectifs d’inspecteurs au doigt mouillé !
ALORS, SI VOUS VOULEZ TRAVAILLER ET VIVRE DE VOTRE TRAVAIL, AUGMENTEZ VOS TARIFS !!!!!!!!!
Christophe.
Pour faire suite à ma première réaction « à chaud », je me permets de me répondre à moi-même afin d’étoffer mon propos.
Merci Philippe à ce sujet de me prêter involontairement cet espace de communication.
Quand je compare d’autres domaines de formation avec notre activité, je me réfère en premier lieu à ce que facturent les centres de formation de réactualisation des connaissances. Je viens de suivre cette formation qui m’a été facturée 720 € TTC. pour un stage de 21 heures comme prévu dans les textes. Si on s’emploie à calculer la rentabilité d’une telle formation, on est très largement au dessus de la rentabilité de notre activité d’enseignement de la conduite. De 6 à 10 personnes par stage avec comme seuls frais directs, un formateur et une salle pendant trois jours. Même en rémunérant très largement le formateur et en louant une salle VIP, reste une marge assez rondelette…
Et ça, cela ne choque personne, le coût est supportable car normalement pris tout ou partie en charge par le système de formation continue pour lequel chaque entreprise cotise.
C’est le même système que pour les lunettes, le prix facturé tient compte des prises en charges Sécu et mutuelles. Faut juste que le reste à charge soir supportable par le client.
Revenons un instant maintenant sur le « label RENAULT-TOTAL-AXA », le principe serait que ces partenaires – la plus-part relevant comme nous des Conventions Collectives de la branche automobile – prennent en charge le coût de l’apprentissage de la conduite. Le deal étant « je te finance ta formation mais, en contrepartie, tu financeras l’achat de ta voiture avec ma banque, tu l’achèteras et la feras entretenir dans mon réseau, tu t’assureras chez AXA et achèteras ton carburant- à prix préférentiel ??? – chez mon pote TOTAL… Quel jeune voulant apprendre à conduire ne serait pas intéressé par ce système ? On peut même imaginer un deal du même genre entre ces partenaires et l’auto-école… Personnellement, je veux bien rouler en RENAULT, m’assurer chez AXA et faire le plein chez TOTAL si ce partenariat me permet de bénéficier d’un avantage, qu’il soit tarifaire ou d’un autre ordre !
Je n’ai rien inventé, ce système est déjà très répandu et dans de nombreux domaines comme la santé, la réparation ou la carrosserie, la téléphonie et internet, etc.
Fût un temps, CARREFOUR avait même tenté l’expérience avec une formule presque analogue avec sa formation Maitrise-Auto. Mais, c’était trop tôt ! En 1999, c’était trop contraignant pour le grand public et nos établissements tournaient bien sans ça. Pourtant, on peut facilement imaginer que les dirigeants de CARREFOUR n »étaient pas de doux cinglés, ils avaient compris l’intérêt d’aller chercher leurs futurs clients chez nous !
Pour revenir un instant sur nos problèmes actuels, avec ce système de financement impliquant le strict respect d’un cahier des charges complet et pointu, on peut imaginer que ces partenaires de rêve n’aient pas envie de s’adresser à des plateformes qui, mêmes si leurs dirigeants sortent des mêmes grandes écoles qu’eux, ne garantissent en rien que le « produit final » soit conforme à leurs souhaits. En effet, comment labelliser des formateurs en free-lance, sous-payés et impossibles à contrôler ?
Exit également les professionnels douteux, entrés dans la profession par opportunisme, pour faire du fric quitte à s’affranchir de certaines règles et qui servent de prétexte aux pouvoirs publics pour décrier notre profession.
On peut même imaginer reparler un peu d’Education ou de Sécurité routières et sortir de ce système de leçon de conduite à l’heure comme on parle de kilos pour des patates, système qui nous enferme dans des limites étriquées.
Maintenant, comme évoqué précédemment, comment mettre la machine en route ?
Que ce soient les constructeurs, les assureurs ou autres, tous s’attendent un jour ou l’autre à devoir mettre la main à la poche pour avoir de nouveaux clients. Ils le font déjà à coup de reprises, avantages et autres ristournes. Il faut juste trouver l’élément déclencheur et comme je le suggérais, les pouvoirs publics peuvent les inciter à le faire.
D’où, comment forcer la main aux pouvoirs publics ?
Ils nous trainent déjà dans la boue, nous dénigrent à coup de JT (TF1, FRANCE TELEVISION, BFM, etc), nous accusent ouvertement de voler ces pauvres petits candidats et se permettent même d’encadrer certains de nos prix alors que nos tarifs frôlent la plaisanterie si s’en était une.
Alors, pas de quartier !
Le permis est cher ? et bien ça va être encore plus cher !!!
Vous ne voulez pas baisser la TVA ? on s’en fout, on va tous multiplier nos prix par 3, 4 ou 5 et vous aurez encore plus de rentrées fiscales !
Vous ne voulez pas créer de postes d’inspecteurs en nombre suffisant ? pas de problème, M. RENAULT, M. AXA et M. TOTAL vont vous expliquer la vie !
Je suis sûr que nous pouvons remporter ce bras de fer et contraindre le gouvernement à négocier pour nous avec nos futurs partenaires !
Reste à s’organiser ce qui n’est pas une moindre chose tant l’individualisme s’est développé dans nos rangs du fait de ce marasme latent.
Mais j’ai confiance. Je ne vois pas comment des professionnels qui rencontrent les mêmes difficultés que moi ne seraient pas unis autour d’un tel projet d’avenir.
C’est peut-être une chance que nos problèmes actuels nous aient autant affaiblis, ce n’est qu’après avoir touché le fond qu’on peut rebondir et renaître sous un jour nouveau…
Christophe PELLET.
Tout à fais d’accord ! Un prix exorbitant, sans parler des points de plus en plus chère
Quand on paye c’est toujours trop cher et le dire ne suffit pas, encore faut-il se poser des questions. Tout d’abord, monsieur, le coût du permis a suivi l’évolution du coût de la vie sans plus, c’est en gros l’équivalent d’un smic et cela depuis des années. Ensuite on ne peut pas comparer l’achat d’un produit manufacturé et d’une formation, vous le savez tout le monde n’apprend pas à la même vitesse, c’est ainsi. Une formation n’est pas et ne peut pas être un simple produit de consommation. D’autre part, à mon sens, ce n’est pas le coût du permis qui pose problème mais le pouvoir d’achat des français en général et là on touche un problème bine plus vaste qui est la politique maastrichtienne qui est celle de nos élus depuis un moment. Cette politique dont la seule idéologie est la libre circulation et la libre concurrence deux concepts au service de l’économie qui domine tout. Ce que je veux dire c’est donc que ce n’est pas en attaquant une profession que le problème sera résolu car on arrivera juste à la paupérisation d’une partie de la population, et il en sera de même dans beaucoup d’autres profession, dont peut-être un jour la votre. La profesison que je défends emploi plus de 40 000 personnes en France et ces gens ne vole pas leur argent, il faut se tourner vers l’État qui n’a jamais rien fait de positif pour le public et la profession.
Cordialement