SUR LE SYSTEME, SUR LA REFORME

Nous sommes certainement à la veille d’un changement important pour notre profession.

Il ne se passe pas un jour sans que les médias se fendent d’un article sur le permis trop cher. Ce discours récurent entre progressivement dans la conscience collective, à un point tel que nos responsables politiques le reprenne à leur compte. S’il ne l’ont pas initié !

En même temps les réglementations qui nous protègent sont attaquées sans que l’Administration ne réagisse efficacement.

  • Multiplication des moniteurs indépendants.
  • Forte poussée des idéaux libéraux, qui veulent déréglementer notre profession.
  • Mais aussi par des exploitants qui font travailler des moniteurs indépendants sans se soucier de la réglementation.
  • Les mêmes lancent l’inscription en ligne alors que c’est totalement interdit. Inscriptions en ligne souvent déguisées en concept de pré-inscription qui juridiquement est très limite.
  • Monsieur MONTEBOURG qui veut déréglementer pour redonner du pouvoir d’achat aux français.

L’esprit de liberté souffle sur notre profession. Pourrons-nous y résister ?

Pourquoi tant de réglementations ?

Tout d’abord parce que la formation du conducteur n’est pas un produit marchand comme un autre. Il s’agit, avant tout, de sécurité routière. Enfin c’est ce que je crois avoir compris…

Il s’agit donc de sécurité publique.

Ensuite, si nous revenons à la fin des années 80, nous avons un éclairage sur ce qui a été à l’origine de ces réglementations.

A la fin des années 80 nous avons vu s’installer des exploitants peu scrupuleux qui cassaient les prix (tient déjà !) et fermaient leurs boutiques deux, trois ans après, laissant sur le bord de la route de nombreux jeunes qui avaient payé d’avance et perdaient ainsi leur argent.

A la même période les inspecteurs se plaignaient, avec raison, de voir en examen des candidats qui ne savaient même pas passer 3 vitesses.

C’est en partie de là que nous viennent les réglementations sur le minimum de 20 heures obligatoires, de l’obligation de stage de gestion etc.

En fait face à des exploitants peu scrupuleux, l’Administration et sans doute les syndicats de l’époque, ont cherché à organiser le marché.

Cette démarche était légitime.

La profession s’est ainsi endormie sur ces différentes réglementations, s’estimant protégée.

FAUT-IL DÉRÈGLEMENTER ?

Les partisans de la dérèglementation y voient :

1 – Une ouverture à la concurrence

2 – Une baisse des coûts de production.

3 – Des prix plus bas pour le consommateur.

Sur l’ouverture à la concurrence : Il s’agit là d’une fausse idée. Dans la mesure où notre profession n’est pas fermée et que nous avons en moyenne une ouverture d’auto-école par jour.

Sur la baisse des coûts de production : S’il s’agit de supprimer les bureaux et de licencier les secrétaires, cela n’est évidemment pas acceptable. De plus le local est indispensable pour les formations théoriques.

Sur des prix plus bas : Le permis en France est dans la moyenne européenne. Non le permis n’est pas cher, c’est le système dans son ensemble formation/examen qui donne cette impression , c’est ce système qui induit un surcoût.

LE SYSTÈME FORMATION/EXAMEN : UNE PRISE D’OTAGE !

Oui, une prise d’otage ! Je sais que cela va choquer certains, mais c’est bien comme cela que le consommateur le voit.

Comment fonctionne ce système ? A quel moment existe-t-il un équilibre entre les droits et les devoirs de chacun ?

Tout en haut nous avons l’État : l’État qui réglemente la profession, l’État qui gère la production des places d’examens, l’État qui distribue les places d’examens.

Au second niveau nous avons la profession : prise entre l’État et l’élève, l’école de conduite est soumise à la pression de l’Administration. Administration qui ne peut fournir suffisamment de places d’examens, raison pour laquelle l’Administration met la pression sur les taux de réussites. Il s’agit là d’un système de gestion de la pénurie sous couvert de qualité. L’école de conduite se voit donc pourvue d’un droit à place, droit qui n’est en fait qu’une illusion puisque selon la capacité de production des places ce droit peut baisser considérablement sans que l’école de conduite ne puisse faire de recours. Le mot « droit » est donc utilisé de manière abusive. Pressée par l’Administration, l’école de conduite va donc mettre la pression sur l’élève et lui demander toujours plus de leçons, pour obtenir un maximum de réussite et tant pis pour celui qui ne peut pas suivre financièrement. Et, il faut bien l’avouer, certains exploitants en abuse largement.

Tout en bas nous avons l’élève : Que veut l’élève ? Passer son permis de conduire rapidement, sans attendre trop longtemps entre deux passages. Car l’élève compte les heures et donc ses sous. Surprenant !

L’élève, dès lors qu’il s’inscrit dans une école de conduite à une obligation de formation (20h minimum), en regard de cette obligation il n’a aucun droit. Et comme la pression va de bas en haut, l’élève étant tout en bas de la chaîne il se sent pris en otage. Pris en otage par qui ? Par l’école de conduite ! Car l’élève ne voit pas et ne veut pas voir ce qu’il y a en amont de l’école de conduite. L’élève a signé un contrat avec l’école et cela lui suffit. L’élève devient, dans son esprit, la vache à lait, du lobbies des écoles de conduite. Arrive ensuite le discours sur le racket du permis de conduire, le monopole des auto-écoles etc.

En fait ce système est basé sur la contrainte.

L’école de conduite a donc un rôle d’airbag entre l’Administration et l’élève.

Le consommateur réclame des réformes.

LES REFORMES

Contrairement à ce qu’affirment certains ignorants, le système est réformé régulièrement. La dernière réforme date de 2009.

Le problème c’est que ces réformes n’ont jamais ciblées le fond du problème. Soit elles ont porté sur la réglementation des écoles de conduite (contrats, agrément, livrets d’apprentissage etc) soit elle ont porté sur l’examen (bilan de compétences, durée). Mais jamais un gouvernement n’a osé s’attaquer au problème principal : la production des places d’examens.

Nous l’avons vu dans le groupe de travail de FG, où certains ont tenté de nous vendre une nouvelle organisation machiavélique dans la quelle l’élève devait entrer en formation à 15 ans pour en sortir à 20 ans, le tout agrémenté de nouvelles obligations et de restrictions de conduite. Mais cela partait d’un bon sentiment : sauver la vie des jeunes et ce, même par la contrainte. C’est pour leur bien. Bien entendu ce système devait coûter bien plus cher au consommateur, mais l’argument était déjà prévu : « on leur fera un forfait sur 5 ans et ils paieront à crédit, ce sera indolore dans le budget des ménages ». No comment !

Chez ces gens-là Monsieur quand on aime on enchaîne !

Fort heureusement ce système n’a pas été retenu par le Ministre.

 UNE REFORME OUI, MAIS QUELLE REFORME ?

L’auto-école virtuelle :

La révolution ! Enfin la solution pour sauver les élèves de la prise d’otage.

En vérité l’auto-école virtuelle n’invente rien. Il s’agit d’une opération de marketing et de communication parfaitement bien montée. Mais une opération dans laquelle il n’y a qu’un seul gagnant : la direction de l’auto-école virtuelle.

Que propose cette nouvelle école ?

1 – Apprendre le code par Internet ? Mensonge ! Cela fait bientôt dix ans que les écoles de conduite classiques le propose.

2 – Pouvoir habiter Paris, faire ses études à Nantes et passer ses vacances à Marseille, tout en prenant des leçons de conduite partout ! Rien de nouveau cela se fait déjà et de nombreuses écoles de conduite de province donnent des leçons aux vacanciers.

3 – Inciter les élèves à s’inscrire en candidats libres ! Voilà une véritable innovation. Piège ! Oui piège car de cette manière l’école virtuelle se débarrasse du problème des places. Sans dire à l’élève que dans de nombreux départements le délai pour un candidat libre est de plus de 12 mois. L’élève devra se dépatouiller seul face à l’administration, laquelle n’a pas les moyens humains de recevoir de nombreux candidats libres. Et pour aider les jeunes l’auto-école virtuelle leur vend un kit « candidat libre » 300€. Or un candidat libre n’a besoin que d’un cerfa02 qui se télécharge gratuitement sur Internet et de la liste des pièces à fournir. Ça fait cher pour rien, mais eux passent pour des robins des Bois et nous pour des voleurs.

En fait cette auto-école virtuelle vend du vent, mais le vent très bien.

Et comme les médias les soutiennent et leur font une publicité démentielle, le citoyen lambda les considère comme des génies qui vont changer le monde.

La diversion d’Arnaud MONTEBOURG :

La fond du problème c’est la place d’examen. Pour y remédier il est absolument nécessaire que l’État se réforme et lance une grande réforme structurelle. Car c’est le fonctionnement du système qui donne cette impression de permis trop cher. Et le système c’est avant tout l’État.

Voilà donc que Bercy, après avoir pomper les français d’impôts, lance l’idée de redonner du pouvoir d’achat aux français en déréglementant les professions. Manière de dire « les méchants c’est pas nous ». Ainsi on stigmatise les professionnels on détourne l’attention du public qui en oubli que l’État lui fait les poches.

Les objectifs d’une déréglementation :

1 – Ouvrir à la concurrence. Tromperie ! Notre profession n’a pas de numerus clausus, actuellement nous comptons 1 ouverture d’école de conduite par jour. Tout le monde peut ouvrir une auto-école.

2 – L’ouverture à la concurrence entrainera une baisse des prix. Illusion ! Nous avons déjà une concurrence sur les prix, le concept d’école de conduite low cost existe. Il y a toujours eu des casseurs de prix dans notre profession, je remarque qu’ils disparaissent tous au bout de quelques temps, seuls restent les écoles qui pratiquent des prix adaptés.

3 – Casser les monopoles.  Mensonge ! Notre profession n’a aucun monopole. Tout un chacun peut ouvrir une école de conduite.

4 – Faire tomber les barrières à l’entrée. Bêtise ! Quelles barrières ? Le local ? Et l’enseignement théorique, les rendez-vous pédagogiques, etc, se feront où ? Et nos secrétaires seront licenciées ?

Ce discours envers une profession qui est déjà en difficulté économique est indigne d’un ministre et d’un gouvernement. D’après l’Inspection Générale des Finances le revenu moyen d’un exploitant d’école de conduite est de 1877€/mois, il n’y a là rien de scandaleux. mais surtout, ce que ne dit pas l’IGF c’est que pour gagner cela un patron d’école de conduite travaille 200h/mois, nous sommes loin des 35h !

Je vois mal comment ces petits patrons peuvent encore baisser leurs tarifs. Monsieur MONTEBOURG veut-il une paupérisation de la profession ?

Monsieur MONTEBOURG veut-il sacrifier toute une profession pour faire croire au peuple que grâce à lui tout ira mieux demain ?

La profession va-t-elle se laisser traire ?

NON Monsieur MONTEBOURG votre combat est inique, injuste et mortifère pour notre profession. Comment pourrions-nous envisager une baisse de 20% des prix (c’est l’IGF qui le dit) sans mettre en péril nos emplois et nos entreprises ? Notre profession si décriée n’est pas responsable de la faillite de l’État et de l’incapacité de l’Administration d’apporter un service public de qualité. Votre faillite ne doit pas entrainer la nôtre !

Si on a un problème ont peut toujours le mettre sur le dos d’un autre.

QUE FAUT-IL FAIRE ?

Une déréglementation de la profession ne résoudra pas le problème du candidat au permis, mais ouvrira la porte à des margoulins qui abuserons de la crédulité des jeunes. C’est contraire à la défense du consommateur.

A mon avis la profession doit être encadrée et contrôlée, mais l’État n’en a pas les moyens.

Il faut labelliser les écoles de conduite et les faire contrôler par un organisme spécialisé.

Il faut une vraie réforme structurelle et donc privatiser, sans attendre, l’ensemble du service de production des places d’examens. La réforme de monsieur CAZENEUVE, si elle va dans le bon sens, n’est qu’un début insuffisant. Je fais le pari que dans deux ans le problème sera aggravé faute d’être allé au bout du raisonnement.

Il faut libérer l’élève ! Pour cela il faut donner à l’élève un véritable droit d’examen, car c’est à lui que ce droit revient. Pour des facilités d’organisation ce droit doit être délégué à l’école de conduite dans laquelle le candidat est inscrit. L’avantage c’est que lorsque le candidat change d’école de conduite il emmène avec lui son droit d’examen. J’ai bien conscience des craintes des professionnels, mais en fait notre vraie protection réside dans le niveau de l’examen, pas dans la possession de la place. De plus un tel système obligera l’école de conduite à mieux servir le consommateur.

Ce qui est bon pour l’élève est bon pour la profession. Dans un tel système si certains candidats négligent la formation pour tenter leurs chances, ils n’obtiendront pas le permis et après quelques échecs reviendront vers le professionnel, lequel ne sera plus le méchant qui veut lui pomper son fric, mais le type bien qui va l’aider à s’en sortir. Et je pense que ces candidats qui ne chercheront qu’à passer des examens seront très minoritaires.

Dans ce cadre là, je dis chiche à une grande réforme.

11 comments on “SUR LE SYSTEME, SUR LA REFORME

  1. Bonsoir.
    Excellent article et je partage votre point de vue sur tout excepté la privatisation des examens. Du point de vue professionnels de la conduite ce serait peut être une bonne chose mais n’oubliez pas que du point de vie du contrôleur qui fera payer les examens plus il y aura de passage plus il y aura de l’argent a prendre. De ce fait les candidats libres seront des « clients » (qui payent) comme les autres qui sont présentés par les auto école. Si plus de délai pour les candidats libres ça veut dire plus de candidats au permis qui vont choisir ce mode de passage et ils iront se former avec des moniteurs indépendants et/ou en louant des véhicules double commandes qui proposent illégalement des moniteurs ou des accompagnateurs. Ce « marché » favorisera l’émergence des moniteurs indépendants et des sociétés de location de véhicule double commandes et ne comptez pas sur l’état pour les empêcher de prospérer dans la mesure où malgré l’existence d’arrêté et de lois l’état est incapable de faire appliquer la réglementation.
    Je ne parle même pas de la corruption qui risque de se développer avec l’arrivée des centres d’examens privés et de la concurrence entre centre d’examen qui en étant plus « indulgent » attireraient plus de clients dans leurs centres. La privatisation est une mauvaise idée.
    Cordialement.

    • Voilà une remarque bien connue sur la privatisation. c’est un peu oublier que de nombreux pays d’Europe ont privatisé depuis bien longtemps sans que cela entraine la mort de la profession. Les exemples sont nombreux. Quand à la corruption là encore un argument développé par les opposants à la privatisation et pourtant que ce soit en Allemagne, en Belgique, en Autriche, aux Pays-Bas pour ne citer qu’eux n’ont pas de problèmes de corruption. De toutes façons le choix est simple : où nous restons dans le système actuel et nous aurons moins d’inspecteurs dans les années qui viennent, où il faut privatiser. Mais si c’est le premier choix alors il faut définitivement arrêter de se plaindre d’un manque de places. Quant à l’UNIC nous avons prôner la privatisation depuis 2006; c’est pas aujourd’hui que nous allons changer d’avis.
      Bien à vous

      • L’état ne veut pas embaucher d’inspecteurs et tout le problème est là. Plus d’inspecteurs dans les régions où les délais sont longs avec un temps de travail optimisé et le problème serait réglé. Privatisation veut aussi dire que l’examen sera payant pour le candidat. Comme vous l’avez écrit dans votre article l’élève devrait avoir son droit a l’examen et l’état pourrait financer l’embauche d’inspecteur du permis de conduire avec ce droit a l’examen.
        Il est clair que beaucoup pensent que le coût du permis est le seul fait des auto école alors que le premier responsable c’est l’état. Notre avenir semble s’assombrir et c’est notre capacité de mobilisation qui sauvera nos établissements, qui sauvera l’emploi des secrétaires et qui soutiendra l’industrie automobile car moins d’auto école c’est moins d’emplois pour les secrétaires, les moniteurs, moins de véhicules neufs pour les constructeurs français, moins de taxes, d’impôts et de charges sociales. L’élève doit être au centre de nos préoccupations et l’état devrait réformer le système au lieu de le combattre a coup de mesures populistes. Ouvrir la voie aux moniteurs indépendants qui pourraient enseigner sans agrément c’est une mise concurrence déloyale directe face aux établissements qui ont de lourdes charges de fonctionnement. J’ai l’impression aussi que l’état fait une diversion, il va reculer sur les moniteurs indépendants mais va autoriser en douce le buisness model d’Ornikar.

        • Le débat sur les inspecteurs est clos. Le gouvernement a tranché chacun doit se faire une raison. Les choses sont plus compliquées que vous le dites, embaucher un fonctionnaire c’est le payer jusqu’à son décès et c’est l’impôt qui le permet. C’est terminé !
          Privatisation veut dire examen payant pour le candidat. Oui et alors ? N’est-il pas préférable de faire payer l’élève et en échange que les délais d’attente soient proches de zéro, plutôt que de continuer avec un service public qui n’a plus les moyens de ses missions ? Dans tous les pays qui ont privatiser personne ne semble se plaindre et encore moins le consommateur. J’ai parfois l’impression de lire un tract d’ipcsr.
          De plus il faut arrêter de faire une fixation sur le modèle de l’école de conduite en ligne, laquelle n’a toujours pas son agrément et ne l’aura pas.
          Sur notre avenir, je ne partage pas du tout votre pessimisme. Il est exact que le modèle actuel à vécu et que nous allons vers des changements, pour autant il y aura toujours des écoles de conduite. Et je ne crois pas que les français se lancent massivement dans l’apprentissage libre, ils ont déjà beaucoup de mal à s’investir dans l’accompagnement en AAC ou CS.
          De plus je ne vois pas ce qu’il y a de populiste dans une réforme qui ouvre une porte à la privatisation, les réformes annoncées par le ministre fin juin n’ont rien de populistes.
          Pour ce qui est du second volet de la réforme ne tombons pas inutilement dans le pessimisme, les négociations ne commenceront qu’en septembre. Il faut attendre. ce n’est pas parce que Montebourg fait du bruit qu’il faut croire que ce qu’il dit se fera, on en est loin.
          Sur les moniteurs indépendant, nous verrons bien, au cours des négociations qui vont s’ouvrir, ce qu’il adviendra. Mais je remarque que de nombreux exploitants font appel à ce type de moniteurs et comme bien souvent la profession se fait elle même du tord.

          • Bonjour.
            J’aurais du préciser. Lorsque j’écrivais populiste je pensais a Mr Montebourg. J’ai suivi les déclarations de notre ministre et celui ci ne nous a jamais attaqué et il a déclaré sur le plateau de Bourdin Direct qu’il n’y aurait pas d’embauche.
            Je ne partage pas votre optimisme sur l’avenir de la profession. Bien sur que j’aimerais que les délais soient proche de zéro mais cela veut dire zéro aussi pour l’apprentissage libre et quand vous pensez apprentissage libre vous pensez parents et donc vous pensez a juste titre que les parents ne s’investiront pas puisqu’ils ne le font pas actuellement. De ce point de vue je partage partiellement votre avis mais pour moi apprentissage libre c’est aussi favoriser les sociétés de locations de double commande qui proposent officiellement ou officieusement des accompagnateurs/moniteurs et a des moniteurs indépendants qui travaillent avec leurs véhicules qui inciteront les jeunes a opter pour le passage en candidat libre. Je suis sur un centre d’examen du 95, il y a de plus en plus de véhicules de loueurs et de moniteurs indépendants travaillant avec leurs véhicules. L’état fait des lois qu’il ne fait pas appliquer. Combien de fois j’ai été contrôlé en 2 ans? 0 fois.
            Si vous associez délai plus court pour l’apprentissage libre, moniteurs indépendants qui pourraient exercer sans agrément, augmentations des agences de locations de DC, le bouche a oreille et les réseaux sociaux inciteront de plus en plus de personne a ne plus passer par les établissements d’enseignement a titre onéreux. Si demain l’état autorise l’apprentissage sans agrément je me mets a mon compte, je fais un site internet, un compte facebook, un twitter, une annonce leboncoin et je fais l’heure a 30€ et je vous garanti que je ne serai pas le seul a avoir cette idée.
            Enfin je pense que le lobbying pour l’auto école en ligne va finir par payer et qu’ils auront l’agrément. J’aimerais être aussi sur que vous.

            Cordialement

  2. article intéressant…je pense également qu’une réforme est la bienvenue et bien évidemment, elle devra être ciblé..la labellisation des auto-écoles est également une bonne idée mais je ne crois malheureusement pas que ça va changer les choses!

  3. votre volonté de protéger la profession est honorable. Vos inquiétudes, en cas d’ouverture à l’enseignement de la conduite hors agrément, sont sans doute potentiellement justifiées. Mais certains de vos arguments sont tout a fait retournables.
    Les enseignants indépendants que vous nommez « margoulins » seraient inevitables car l’honneteté n’est pas la généralité chez nous humains. Mais ces « margoulins » existe déjà et sont paisiblement cachés dans leurs auto ecoles respectives. Loin de moi l’idée de mettre tout le monde dans le meme sac mais apres trois années d’activités, j’ai un regard plus que critique sur une partie de mes confrères. Force est de constaté que la majorité n’avait p

    • Je nomme margoulins des gens qui ne respectent pas la réglementation. Leur compétence n’est pas le sujet c’est le fait qu’ils soient hors réglementation. Pourtant ils la connaisse. Bien entendu que parmi les exploitants il n’y a pas que des gens bien et l’objet de la réforme sera aussi d’y mettre non ordre.
      En attendant led règles doivent être respectées. ..

  4. Mr Colombani je ne partage pas du tout votre avis!
    Je suis enseignante de la conduite, notre diplôme nous appartient, or nous pouvons exercé notre métier que par le biais des ae! C’est inadmissible! Cela va changer!
    En ae parlons de nos salaires = Smic, obligation de suivre la politique de l’ae et aucune perspective d’avenir pour nous! Vous pensez à vos propres intérêts mais pensez vous à celui des enseignants et des élèves? ..BIEN SUR QUE NON! Tout le monde sait que l’agrément n’est pas un gage de qualité! Pourquoi ouvrir une auto école quand bien même nous savons que c’est pas un local de 25m2 qui fait de nos élèves des conducteurs assidus et responsable. C’est nous enseignants qui les formons chaque jour dans nos véhicules. PRENONS L’EXEMPLE SUR PLEIN DE PAYS OU LE SYSTÈME FONCTIONNE PARFAITEMENT ET CASSONS LE MONOPOLE DES AE!!!

    • Vous avez raison sur un point : le diplôme vous appartient, c’est exact. J’ai envie de dire et alors ? Tout d’abord le terme monopole des ae est impropre, un monopole ce n’est pas ça je m’en suis expliqué dans un texte.
      Pour le reste votre approche est une vision d’une profession individualiste et c’est un problème de fond important mais pas surprenant dans notre société de l’instant et de l’individualisme.
      Sur les salaires et les perspectives d’avenir. Je vous propose de lire le projet « auto-ecole-autrement » et vous verrez que ce projet propose une évolution de carrière pour les enseignants, ce projet a été rédigé en 2006, vous voyez que l’on pense aussi aux salariés.
      Maintenant vous croyez que vous gagnerez plus en travaillant seule. Libre à vous, nous en rediscuterons quand vous paierez votre véhicule et l’assurance qui va avec, le gasoil, les charges RSI que vous devrez acquitter (pour info avec le RSI c’est 50% de vos revenus en charges), je dis bien RSI car vous serez au régime des indépendants, il vous faudra aussi payer la tva, les cotisations de tous ordres etc. Et en cas de difficultés pas de chômage. La première année tout ira pas trop mal, on en reparlera après deux ans d’activité quand le RSI viendra vous demander le complément des cotisations…
      Mais c’est pas le plus important, c’est anecdotique en regard de dangers plus importants.
      En effet dans une économie libérale à l’extrême (car c’est bien de cela qu’il s’agit) vous aurez une concurrence qui risque d’être sauvage avec des indépendants qui proposerons des leçons payées de la main à la main pour ne pas payer les charges, donc pire que du low cost, nous pouvons imaginer du 25€/heure, c’est fort probable. Dans ce cas adieu retraite, adieu possibilité de crédit etc. C’est la société de l’instant sans anticipation de l’avenir. L’individualisme à l’américaine où des gens travaillent jusqu’à 80 ans car ils n’ont pas de retraite.
      J’oubliais, évidemment vous n’aurez plus de protection sociale en cas de chômage. Mais vous aurez votre diplôme et ça personne ne vous le prendra, c’est comme votre liberté de penser.
      Une chose encore, dans un système type Ornikar il n’y a qu’un gagnant…..Ornikar, pas vous. Pensez-y ! Il suffit de voir dans toutes les activités commerciales le gagnant c’est toujours celui qui détient la plateforme Internet, pas le commerçant.
      Alors oui il faut des changements, de ce côté je suis très à l’aise car depuis 11 ans je souhaite des réformes, mais pas celle que vous imaginez. Il faut des réformes où le collectif prime sur l’individualisme, où tout le monde gagne y compris le salarié.
      Cordialement
      PS citez moi les pays dans lesquels votre système marche ? Merci d’avance

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