Sur les taux de réussite des écoles de conduite

Depuis que l’Administration est tenue de donner les taux de réussite à ceux qui le demande nous voyons apparaitre des sites Internet dédié à cette information précieuse.

Selon certaines personnes bien intentionnées dans la défense du consommateur, le taux de réussite serait le Graal qui permet de ne pas se tromper d’école de conduite. Ainsi ils font du taux de réussite Le critère de référence.

Par exemple l’association CLCV va jusqu’à demander l’affichage des taux de réussite sur les vitrines des écoles de conduite.

Il est vrai qu’il est important de donner au consommateur des informations qui lui permettent de choisir son école de conduite sans se baser exclusivement sur les tarifs annoncés, lesquels sont trop souvent trompeurs en regard du coût final.

Lors de la réunion du groupe de travail sur la réforme des places d’examens, un haut fonctionnaire nous a informé sur les pratiques dans d’autres pays de la Communauté. hé bien, le croirez vous, pour eux le taux de réussite n’est pas essentiel ! Incroyable !

Pourquoi il ne faut pas afficher les taux de réussite.

Le taux de réussite d’une école de conduite dépend de nombreux facteurs dont certains ne peuvent être maîtrisés par l’enseignant.

  • Le centre d’examen, sa situation, les parcours pouvant y être effectués.
  • L’heure de l’examen et donc les conditions de circulation.
  • Le comportement de l’inspecteur. Les taux de réussite entre inspecteurs sont tenus secrets par la DSCR, mais tout les professionnels savent que les différences sont notables.
  • Le stress du candidat. Tous les candidats n’ont pas les mêmes capacités à gérer leur stress.
  • La liste n’est pas exhaustive

L’élévation du taux de réussite en critère de qualité risque fort d’avoir des conséquences fâcheuses pour le consommateur :

  • Sélection des élèves.
  • Exclusion des élèves trop difficiles.
  • Augmentation importante du nombre de leçons.
  • Risque de forte augmentation des tarifs chez ceux qui afficherons les meilleurs taux.

En final un permis bien plus cher : le permis des riches !

Mais les conséquences en terme de sécurité routière et de formation ne seront pas neutres :

  • Bachotage sur le centre d’examen. La même conséquence engendrée par l’actuelle méthode d’attribution des places.

De plus les relations entre exploitants et inspecteurs risquent fort de ne pas s’apaiser.

Décidément il semble que dans ce pays les systèmes de pressions et de tensions soient particulièrement appréciés.

Il est clair que je ne pense pas que le taux de réussite soit mis en avant. Désolé pour les pseudos défenseurs des consommateurs et pour les médias qui en font leurs choux gras.

En fait le taux de réussite n’est qu’un critère de performance qui n’a pas sa place dans un système de qualité d’enseignement.

La véritable mission sociétale d’une école de conduite n’est pas de faire du taux de réussite mais de former de véritables conducteurs prudents. A ce sujet n’oublions pas qu’en terme de sécurité routière le fait d’obtenir son permis au premier passage, nous savons tous qu’un conducteur ayant réussi au premier passage est plus dans un sur-risque que dans un comportement prudent.

Il est donc surprenant que les spécialistes et les défenseurs de la sécurité routière ne comprennent pas cela.

Bon vous l’aurez compris je ne suis pas partisan de l’affichage du taux de réussite, je n’y vois pas d’avantage pour le consommateur.

Mais cela n’empêche pas que le débat sur les critères de choix d’une école de conduite doit être ouvert. La profession a besoin de redorer son image, le consommateur a besoin d’informations pour savoir où il s’engage.

Mais la profession est-elle prête à engager ce débat alors qu’elle est en difficulté du fait d’un nombre insuffisant de places d’examens.

Chaque chose en son temps…

 

4 comments on “Sur les taux de réussite des écoles de conduite

  1. D ‘accord, mais il faut aussi rajouter que d’un quartier à l’autre , d’un arrondissement à un autre les inégalités existent aussi , en ce qui me concerne je le constate chaque jour puisque j’ai une agence où se trouve implantés des fils d’avocat, médecin et autres professions et une agence où le quartier est défavorisé et là également on constate que les résultats sont différents . Les fils à papa, arrivent sans soucis, les autres qui viennent de quartiers défavorisés ce n’est pas pareils ils ont de réelles difficultés

    Jo Grech

  2. Bonjour, si l’affichage des résultats sur la vitrine devient obligatoire, c’est avec un certain plaisir que j’y joindrais les statistiques par inspecteurs.

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