Groupe de travail Florence GILBERT

Nous étions venu participer à ce groupe de travail, naïfs et plein d’espoirs, pour une réforme des places d’examens. Enfin le problème des places allait être réglé pour longtemps.

Sujet compliqué du fait des positions opposées des différents acteurs, mais au moins, nous allions nous pencher sur le problème.

Nous étions donc venus avec un projet exclusivement construit sur une réforme des places d’examens.

Erreur, nous sommes hors sujet !

Car après des semaines de réunions force est de constater que nous sommes loin du but. En fait nous ne discutons jamais du problème qui nous réunis.

Peut-être n’avons nous rien compris mais la situation est simple : nous sommes face à une refonte du système de formation !

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Par une méthode bien préparée et bien réglée, basée sur la confiance elle même installée par une attitude de séduction permanente de l’interlocuteur. Par un discours qui ramène toujours le groupe en tant que centre des décisions, ce sont les décisions du groupe et de personne d’autre, c’est le groupe qui décide du chemin et des propositions. Évidemment cela n’est pas la réalité, au fond le groupe est amené lentement vers la décision qui a été choisie en amont…par d’autres. Et puis il suffit de regarder les propositions des uns et des autres pour avoir une idée d’où cela vient.

C’est une technique parfaitement maitrisée et qui, de plus, fait rêver les professionnels par le but proposé, l’accès au Graal poursuivi depuis des années par les professionnels de l’enseignement de la conduite.

Toute la profession en rêve et nous serions donc proche de la fin d’une quête qui dure depuis des années : le post permis !

Mirage ou réalité à portée de mains ?

Je ne suis pas opposé à l’instauration de rendez-vos post permis, ou post examen, mais dans ce cas il faut des garanties.

Garantie que le système réservé en priorité aux écoles de conduite quelque soit leur taille.

Garantie que le problème des places d’examen sera définitivement réglé.

Garantie que le Ministre et le gouvernement accepterons un système qui augmentera sensiblement le coût du permis pour les familles.

Ces trois garanties sont un préalable à la mise en place du système que l’on nous propose.

Mais quel est donc ce projet ?

 

En fait c’est relativement simple. Tout d’abord il faut comprendre l’objectif des penseurs qui ont imaginé le système : c’est la réduction de la mortalité des jeunes sur la route. C’est rien d’autre, promis, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer.

Objectif auquel il est impossible de s’opposer sans passer pour des anti-sécurité routière. Voir, comme cela a été dit dans une réunion, pour des individus qui n’aiment pas les jeunes.

 

Il s’agit de faire en sorte que ce que nous appelons l’examen du permis de conduire ne soit plus qu’une étape et non une fin. Suite à ce passage de l’examen, le jeune entre en permis probatoire. Permis probatoire de deux ans avec conditions restrictives, par exemple : zéro alcool, restriction de transport de passager, interdiction de conduire à certaines heures etc (rien n’est décidé mais tout est déjà imaginé). Pendant cette période de permis probatoire le jeune est soumis à des rendez-vous pédagogiques obligatoires (quatre ?). Certains proposent même d’ajouter une formation théorique obligatoire dès 15 ans, cette formation devenant le sésame indispensable à l’entrée en formation au permis de conduire. L’objectif étant de, je cite : « sacraliser l’entrée en formation à la conduite automobile. »

C’est séduisant pour les écoles de conduite, cela le sera sans doute moins pour les familles qui vont payer ces nouveaux passages en formation.

Mirage ou probabilité réelle ?

Qui peut croire qu’avec la communication permanente sur le coût du permis le Ministre va accepter un système qui en augmentera le coût ? On nous répondra que : « c’est un système de confort pour le jeune » Florence GILBERT 12 mars 2014. Confort de quoi ?

Nous savons qu’il y a dans ce groupe de travail des gens qui ont l’espoir de vendre des forfaits complets comprenant des formations de 15 ans à 20 ans ! Ainsi la famille s’endette, l’argent est directement encaissée par l’école de conduite qui augmente sa trésorerie et le tour est joué. Le prix passe mieux car financé dans le temps (enfin, c’est ce qu’ils imaginent). Je comprends mieux pourquoi on nous dit que : « ça va fluidifier le système. » Çà va surtout fluidifier le paiement…

Ce doit-être cela le confort pour le jeune.

C’est un nouveau modèle économique basé sur :

  • L’encaissement durable pour certains.
  • L’endettement durable pour les autres.
  • Tout ceci imaginé en co-réflexion par des experts. Avec évidemment l’obligation, à minima, d’une garantie financière .

On nous avait « vendu » la NMA (Nouvelle Méthode d’Attribution) en nous disant que ça allait lisser le système. » Nous avons vu le résultat !

En fait la crainte est qu’à l’instar du système Autrichien (pris en exemple par les concepteurs) le taux de réussite à l’examen soit monté à 90% de manière arbitraire (bien entendu tous les acteurs présents disent que cela n’est pas possible), par ce biais on diminue sensiblement le volume de formation initiale et on brade l’examen, lequel est juste un passage et donc moins utile, d’où les mesures de restrictions de circulation promises aux jeunes pour les sauver d’une mort certaine.

Admettons que cela soit irréalisable, reste un autre danger : l’arrivée des assureurs. Cela à d’ailleurs été déjà annoncé : « nous verrons prochainement comment faire entrer les assureurs dans le système. » Florence GILBERT le 12 mars 2014.

Les assureurs ne sont pas des philanthropes et s’ils sont mis à contribution pour financer tout ou partie du surcoût ce ne sera pas sans contreparties. Le risque me semble réelle de voir des accords se lier entre des groupements et des assureurs et ainsi les écoles de conduite isolées risquent d’être exclues du post permis.

Historiquement le post-permis n’a jamais été donné aux écoles de conduite. Pour exemple, le permis à point pour lequel un examen du BAFCRI a bien été créée pour permettre aux BEPECASER d’entrer dans le système à échappé aux écoles de conduite et le BAFCRI n’aura connu qu’une session. De même lorsque le gouvernement de Lionel JOSPIN a lancé une expérimentation de stages post-permis, l’accès n’était pas automatique pour les BEPECASER.

Et que penser des sociétés déjà installées sur des marchés de post-permis (qui possèdent les agréments indispensables) qui risquent fort de capter ce marché. certaines étant pratiquement la propriété de compagnies d’assurances.

Nous ne pourrons pas protéger un tel marché, cela n’est pas possible.

Ceci dit je ne suis pas opposé au post-permis, mais je tiens aux garanties indiquées plus haut et surtout je pense qu’il ne faut pas abuser, 4 rendez-vous pédagogiques c’est beaucoup et le surcoût pour les familles est trop important.

D’ailleurs un représentant des consommateurs a déjà clairement indiqué que si il est pour le post-permis il y aura un clash en cas de surcoût.

 

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